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samedi 16 avril 2022

Le Titanic ou les voies tortueuses du destin

 

    Cela fait 110 ans qu’a eu lieu le naufrage du Titanic, et on en parle encore aujourd’hui, évoquant tous ces destins brisés. Ceux qui connaissent ma généalogie paternelle, savent qu’il y a eu dans la famille un héros de la résistance franco-britannique pendant la seconde guerre mondiale, Michaël Trotobas. Nous allons voir que le Titanic a, d’une manière assez insolite, impacté son existence même.



    Son père, Henri Noël, est le fils d’un charcutier de Cuers et d’une cuisinière de Grenoble. Il voit le jour en 1893 à Cuers. Très jeune, il manifeste un goût pour l’aventure et décide de partir pour l’Amérique, sans doute en quête d’une vie meilleure sous d’autres horizons. Alors qu’il a 19 ans, il part pour l’Angleterre avec un camarade, afin de s’embarquer sur l’un des nombreux paquebots qui traversent alors l’Atlantique. Arrivés en Angleterre, il est prévu qu’ils se rendent en train à Southampton, mais peut-être en raison de l’excitation du moment ou du manque de maîtrise de la langue, ils se trompent de train. Cette erreur, qui sur le moment sans doute les irrita fortement, fut néanmoins providentielle car ils devaient voyager sur le Titanic. Son camarade rentrera en France, ayant probablement interprété cet épisode comme un avertissement du destin. Mais lui, décidera de rester en Angleterre pour y continuer l’aventure. Il fera carrière dans l’hôtellerie, alors en plein essor, d’abord à Brighton où il rencontrera sa femme, Agnes Whelan, une irlandaise  venue elle aussi pour tenter sa chance. Leur fils Michaël viendra au monde en mai 1914 ; en août de la même année, Henri Noël part à la guerre de 14-18, il sera fait prisonnier et ne fera véritablement la connaissance de son fils que 4 ans plus tard. Agnes mourra jeune, en 1923. Il continuera sa vie en Angleterre tout en faisant de fréquents séjours dans le sud de la France, puis se remariera à Londres où il terminera sa vie.



Dans tous les événements dramatiques, il y a des anecdotes de ce genre.  Nous n’en sommes que les narrateurs mais il y a fort à parier que ceux qui les ont vécues ainsi que leurs proches en ont gardé à tout jamais un puissant souvenir transmis d’une génération à une autre.