Programme d'Eric Zemmour pour l'École: Recruter et former les futurs enseignants de manière plus exigeante.
Mon point de vue concerne avant tout
l’enseignement en Primaire que je connais bien.
C’est en effet un minimum
indispensable si l’on veut rebâtir une École
efficace. Voilà qui nous ramène à la question de l’idéologie pédagogique qui
actuellement règne dans la formation qu’elle soit initiale, ou continue. Dans
les écoles de formation, quels que soient leurs noms ou leur structure
administrative, il s’agit de formater
les futurs enseignants au contructivisme lequel est le fruit d’une idéologie
dont on sait maintenant, que sa forme pédagogique est inefficace, par l’abondance
des analyses, mega analyses et par l’observation de terrain. Une meilleure formation devrait faire accepter la
notion d’efficacité et proposer des méthodes pédagogiques dont l’efficacité a
été démontrée et éprouvée. Bien sûr la liberté pédagogique des enseignants est
importante, mais elle ne doit pas sortir du cadre de l’efficacité. Choisir
parmi les méthodes efficaces relève du
simple bon sens. L’étude de l’ensemble des méthodes efficaces devrait être l’axe
essentiel de la formation des futurs enseignants.
Ce choix d’introduire la notion
d’efficacité et les données probantes ne peut être qu’un choix politique imposé,
au vu de l’impossibilité du débat sur la question. Qui nierait l’importance des
données probantes en médecine, en architecture, en écologie ? Alors
pourquoi le domaine éducatif serait-il le seul à les ignorer ?
Quant au recrutement des enseignants,
il est aussi à repenser complètement. Le niveau baisse, cette phrase s’applique
aussi aux enseignants. J’ai été enseignante et malgré un certain corporatisme,
je suis consternée d’avoir observé à maintes reprises que certains, pour ne pas
dire beaucoup, maîtrisent mal la langue, l’orthographe, la grammaire …
sans parler des mathématiques. Comme cette collègue, enseignante de CM2, qui me
demanda en toute hâte en fin de récréation, de lui expliquer la différence
entre un triangle isocèle et un triangle équilatéral, car elle s’apprêtait
à faire sa leçon sur le sujet. Mais cela
va dans le sens idéologique du constructivisme qui affirme qu’on n’a pas besoin
d’un « sachant » pour enseigner, qui compare l’enseignant au
jardinier qui regarde pousser ses plantes s’inscrivant ainsi dans le courant « naturaliste » que ED Hirsch a bien décrit.
Le recrutement d’enseignants ayant un
niveau minimal pour enseigner leurs matières, nécessiterait un concours très
sélectif. Or, le métier n’est plus attractif en raison des bas salaires, de la difficulté
d’exercice liée à la perte d’autorité, de l’intrusion des parents dans le domaine
pédagogique, d’une hiérarchie ne soutenant pas son personnel, de conditions
épouvantables dans des quartiers difficiles. Quel jeune ayant un bon niveau
général se lancerait-il dans un métier si peu payé, si mal reconnu avec des
difficultés d’exercice telles ? La « crise des vocations » est
bien réelle.
Eric Zemmour évoque des primes, une
progression au mérite mais ne dit rien du salaire de base. Les primes malheureusement
n’entrent pas en compte pour la constitution des pensions de retraite. Quant à la question des primes au mérite, reste à savoir comment définir le mérite, et
surtout qui s’en ferait juge et sur quoi il s’appuierait…
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