La blouse figure dans le programme d'Éric Zemmour au titre des moyens pour rétablir le respect de l'autorité.
Un mot donc sur cette question récurrente dans les propositions de beaucoup quand il s’agit
de parler d’autorité ou de discipline scolaire. Les journalistes en font leurs
choux gras. Il n’en faut pas moins pour réanimer les vieux fantasmes des
pensionnats et de leurs excès.
Oui, dans les années 60 et avant, tous
les écoliers portaient des blouses,
parfois les modèles et couleurs étaient imposés, parfois ce n’était pas
le cas. Personne ne s’en offusquait, et surtout pas les parents d’élèves, bien
contents que la blouse puisse préserver les vêtements des tâches d’encre et
autre. D’ailleurs les enseignants, tout au moins à l’école primaire, en
portaient aussi. La blouse n’avait d'autre but que celui de protéger les vêtements de l'enfant.
Dans cette école-là, il y avait de l’autorité
à l’École et celle-ci n’était pas ouverte aux quatre vents. L’institution était respectée. La discipline régnait,
les enseignants étaient estimés. Mais ce n’est pas à cause de la blouse !
Je pense qu’associer le retour de l’autorité
et de la discipline à l’École au port de la blouse n’est qu’un élément rhétorique
dont la presse est friande. Cela occasionne des débats sans fin sur les
comptoirs des bistrots médiatiques. Les « pro-blouses » y voient le sésame pour l’école d’autrefois,
et revendiquent le gommage des différences sociales. Les « anti-blouses »
déplorent la négation des différences et la volonté d’uniformisation de l’apparence…
Mais l’argumentaire est beaucoup plus large ; ce n’est pas le propos ici.
Je veux mettre en exergue l’idée que
dans l’état actuel de décrépitude profonde de l’École, ce n’est pas le
rétablissement de la blouse qui changera quoi que ce soit sur le plan du
respect de l’autorité et de la discipline.
J’ai l’impression depuis plusieurs
années de me répéter encore et encore. En 2017 lors de la campagne présidentielle, j’écrivais
sur mon blog Explicitement Vôtre : « Et voici que l’on
reparle de l’autorité à l’école. Campagne présidentielle oblige. On nous dit «
il faut rétablir l’autorité dans les écoles ». La mesure phare étant le port de
l’uniforme ou plutôt d’une « tenue vestimentaire spécifique ». Comme si cette
seule mesure pouvait venir à bout des problèmes de gestion des classes et des
comportements. »
En attendant, dans un prochain
billet, de développer l’idée d’autorité, je conclus comme à l’époque, que pour rétablir
l’autorité perdue des enseignants, il faut éradiquer tout ce qui a contribué à
sa disparition. Et ce n’est pas le seul retour d’une pièce vestimentaire qui y parviendra.
Mon grand-père, instituteur à Giens, en 1917, avant son départ à la guerre Blouses et sarraus. |
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