J’avais ce
portrait dans mes tiroirs depuis très longtemps ; c’était à l’origine une synthèse
pour une émission radio portant sur des personnages du protestantisme. Pour sortir
des traditionnelles figures iconiques, j’avais choisi Paul Pellisson, ce
personnage mal aimé de l’historiographie, autant protestante que catholique. Les
protestants lui reprochant son abjuration et son implication aux côtés de Louis
XIV afin de ramener à l’Église catholique ses anciens coreligionnaires, les catholiques
soupçonnant un attachement supposé à son ancienne religion. Pellisson a eu une
vie riche et à travers son cheminement il donne à voir une histoire française culturelle,
religieuse, spirituelle, politique dans toute sa richesse et ses excès.
Beaucoup d’encre a coulé à son
sujet de la part de ses contemporains, comme de celle des historiens. La
question de la sincérité de sa conversion a enflammé les plumes, comme rarement
ce fut le cas pour un nouveau converti.
E.G. Léonard écrivit qu’il fut : « L'un des meilleurs controversistes
de son temps, sans arriver à se convaincre lui-même, car il mourut sans
confession ni sacrement et, d'après son curé, dans les sentiments d'un huguenot». Les historiens ne parviendront jamais à lever ce doute raisonnable qui fait maintenant partie de l'identité même du personnage.
Françoise Appy 5 octobre 2024
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires sont modérés. Ne seront retenus que ceux qui sont en rapport avec le sujet, clairement énoncés, courtois, et non injurieux.